Hommage à ma prof de calligraphie.
Elle s’appelle Delphine.
Elle vient de nous donner son dernier cours pour l’année scolaire.
Elle ne viendra plus parce qu’elle a un gros gros gros ventre tout rond et qu’il faut qu’elle se repose. On est donc en vacances.
J’en profite pour dire ici que mon goût pour la peinture, et le fait que j’ai persévéré et progressé, c’est en très grande partie à elle que je le dois.
En fait, quand on lui présente un travail, elle ne dit jamais que ce n’est pas bien, elle regarde et elle dit : « C’est bien ». Cela dit, je la connais bien maintenant, je sais au son de sa voix et à son air peu enthousiaste que c’est sûrement pas bien du tout, mais je lui suis reconnaissante de ne jamais le dire tout haut, de me laisser une petite porte pour aller vers un peu mieux, comme je le peux, à mon rythme.
Elle dit « C’est bien », et elle continue : « Vous voyez, je vais vous montrer : là, vous pourriez faire un mouvement plus ample, là, vous pourriez moins surcharger en paraphes, ici, c’est trop près, on n’arrive plus à lire. » Et elle me marque tout ça délicatement au crayon et je n’ai plus qu’à recommencer, deux fois, trois fois, jusqu’à cinq fois et que ça nous plaise à toutes les deux.