A lire cette semaine dans Politis

Publié le par zab

 

Un pamphlet dAlain Brossat, philosophe à Saint Denis :

 

Bouffon Imperator, la comédie humaine du pouvoir.

 

Journal des 100 (premiers, hélas) jours du Bouffon Morbide.

 

Quelques extraits :

 

 

23 juin 2007 ­

Une notion qui nous vient des Anciens : l’aptitude d’un sujet à gouverner les autres (une Cité, un Empire) est tributaire de sa faculté de se gouverner soi-même. Le « spasmodisme » bouffonnien, ses affabulations, ses sautes d’humeur et, affirment les journalistes, ses crises de fureur noire, nous en disent suffisamment long sur les dissensions qui, en permanence, déchirent ce tempérament, en dissocient les éléments et l’empêchent de trouver l’équilibre nécessaire, le « juste milieu » des principes en lutte. L’agitation permanente de ce petit homme en proie à son excès de narcissisme, la fuite en avant sans fin qu’il pratique sont la manifestation de cet échec sans fin à se gouverner soi-même. Et c’est sur cet échec qu’est calquée la présomption selon laquelle il aurait vocation à gouverner les vivants de ce pays.

 

 

 


30 juin 2007 ­

Dans l’Hebdo de Lausanne, repris par Courrier International, une journaliste et professeur de sport tourne en dérision le style sportif mis en scène par Bouffon : « [...] Il court très mal. Sa foulée est d’une inefficacité ahurissante pour un homme qui se veut synonyme d’efficience [...]. Son déplacement est laborieux. Ses rictus de souffrance accompagnent des efforts bien mal récompensés, parce que mal investis [...]. Ses pieds orientés à 11 h 05, voire 10 h 10, évoquent Chaplin, mais ne favorisent pas sa course. Idem pour le moulinet du bras droit. Quant à sa foulée rasante, due à un cycle arrière quasi inexistant, elle ne lui permet pas de rebondir, mais le scotche carrément au sol [...] », etc.

Cette savante « analyse biomécanique » de la course bouffonne est surtout une allégorie du mauvais gouvernement : tout y est, les membra disjecta, les énergies dilapidées, les actions inappropriées, la discorde établie au sein d’un même corps... Nous y revoici : dis-moi comment tu cours, je te dirai comment tu gouvernes ! « Puisse sa politique ne pas subir le même sort [que sa foulée inefficace] », conclut, non sans criante hypocrisie, la spécialiste helvétique...

 

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L
J'adore ces propos, ils mettent du "sel" là où d'autres ne trouvent que c'est fade . Bisous.
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Z
C'est très souvent bien intéressant, Politis, en tout cas, ça change du discours habituel des autres médias...
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L
J'l'ai pas encore acheté celui de cette semaine, je fonce :o)
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